A NOS AILLEURS

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LA CRÉATION DU SPECTACLE A NOS AILLEURS AU THÉÂTRE  DU KIASMA À CASTELNAU LE LEZ , LES 9 ET 10 JUIN 2021

 

Les cinquantièmes hurlants sont des latitudes situées entre le 50e et 60e parallèle dans la zone de l’océan austral. Ce nom est lié aux vents violents que l’on trouve dans cette région. On entend parfois les marins dirent : «sous 40 degrés, il n’y a plus de loi, mais sous 50 degrés, il n’y a plus de Dieu».

Bien que vivant entre l’Algérie, l’Espagne et la France, les personnages de ces histoires semblent cheminer contre vents et marées, dans un couloir où ces vents hurlants tempêtent leurs vies. On pourrait appeler ces remue-ménages célestes : guerres, accidents, séparations, maladies, dépressions… Disons que les vents tracent un sillon dans lequel ces personnages tentent d’avancer, inlassablement, génération après génération.

 

Équipe artistique

 

D’après des textes de Marc Pastor, Natacha Räber et Evelyne Torroglosa

Mise en scène : Nicolas Pichot

Regard extérieur à l’écriture : Léila Anis

Collaboration artistique : Mélanie Ray

Comédiens : Marc Pastor, Evelyne Torroglosa, Natacha Räber.

Création sonore et vidéo : Tony Bruneau

Création lumière : Claire Eloy

Scénographie : Daniel Fayet

Remerciements à Catherine Sardi, Yaël Ciancilla, Claude Maurice, Phyllis Yordan, Iris Pichot.

Avec l’aimable participation de Ana Torroglosa (vidéo) et Anne-Marie Pastor (enregistrement audio)

Chargée de production: Virginie Espana

Administration: Edwige Ripamonti

Photographe : Marc Ginot

Etapes de travail

 

Janvier-Avril 2018 : Lectures, réflexions, discussions, improvisations…et début du travail d’écriture à l’Imprimerie, lieu de Recherche et de Création de la Compagnie de l’Astrolabe.

Octobre-Novembre 2018 : Résidence d’écriture au Théâtre de l’Adresse (Avignon) en présence de l’autrice Leila Anis puis à l’Imprimerie (Montpellier)

Février-Avril 2019 : Travail sur les 3 textes en cours d’A nos ailleurs pour une première mise en voix à l’Imprimerie.

18 novembre 2019 : Présentation d’une lecture en espace dans le cadre dans le cadre des « Echappées » du théâtre du Chai du Terral à St Jean de Vedas

Juillet 2020 : Résidence « Ecriture – Répétition » à la Chapelle – Vista soutenu par Montpellier Métropole

Novembre 2020 : Résidence de création au Hangar-Théâtre à Montpellier

Décembre 2020 : Résidence de création au théâtre des Franciscains à Béziers

Janvier 2021 : Résidence de création au théâtre Jean-Claude Carrière à Montpellier

Création : 13, 14 et 15 Janvier 2021 au Théâtre Jean- Claude Carrière dans le cadre de la programmation du Domaine d’O. Reportée en Décembre 2021

Février – Mars 2021 : Résidence de création de la version hors les murs à Castelnau-le-lez.

9-10-11 Mars 2021 : Représentations à Castelnau-le-lez dans le cadre de la programmation du Kiasma – Agora

Avril 2021 : Représentations au Théâtre en Pièces (Chartres)

Représentations Saison 21-22 : La ville de Mauguio – Carnon, le Théâtre du Sillon (Clermont-l’Hérault): Le théâtre du Chai du Terral (St Jean de Vedas), Théâtre dans les Vignes (Couffoulens)

Production : Compagnie de l’Astrolabe

Coproduction : Domaine d’O (Montpellier), le théâtre du Chai du Terral (St Jean de Vedas), le Kiasma – Agora (Castelnau-le-lez – Le Crés), La ville de Mauguio –

Accueil en résidence : La Chapelle-La Vista et Montpellier Métropole, le Théâtre Jean-Claude Carrière – Domaine d’O (Montpellier), le Hangar-Théâtre (Montpellier), le théâtre des Franciscains (Béziers), le Kiasma – Agora (Castelnau-le-lez – Le Crés), La ville de Mauguio – Carnon.

Cette création a reçu le soutien de la DRAC Occitanie, de la région Occitanie, du Département de l’Hérault, de la ville de Montpellier et de la Métropole de Montpellier.

 

Genèse:

Nous ne savons plus précisément comment le mot « partir » s’est invité dans nos réflexions autour de la prochaine création de la Compagnie. Peut-être l’image omniprésente des migrants fuyant la guerre ou la pauvreté ces dernières années, la peur et le rejet qu’ils suscitent, en ont-ils été la cause ?

La nécessité d’écrire s’est en tout cas imposée lorsque nous avons décidé d’explorer ce mot, « partir », et la résonance que cela a créée chez chacun d’entre nous. Les départs précipités ou volontaires, qui ont constitués nos histoires familiales et personnelles nous ont poussés à prendre un stylo, une feuille, et à écrire. Avec urgence, doute, bienveillance, passion… Non pas dans le but d’écrire un texte théâtral au départ, mais comme des archéologues ou des spéléologues, mettant à jour les vestiges de nos histoires intimes, reconstituant des squelettes entiers à partir d’un petit morceau d’os de mémoire, plongeant dans les gouffres inexplorés de nos passés. Parce que nous croyons à l’importance de cette mémoire pour mettre le monde en lumière, nous comprendre, comprendre le présent et envisager l’avenir.

Les départs de nos aïeux, de nos parents ou de nous mêmes ont fondé nos vies. Ces «migrations» ont pu être subies, forcées, contraintes. Elles ont pu aussi être choisies, décidées, espérées. On a pu migrer vers un autre pays ou vers une autre ville, migrer en quittant son enfance ou la vie…

Ainsi, depuis un an, nous malmenons nos agendas afin de nous réunir tous les trois le plus régulièrement possible. Nous tissons petit à petit un texte à la fois choral et individuel, collectif et personnel. Il s’agit à travers ces trois écritures d’une descente abyssale dans l’histoire de trois êtres. Les avancées se font par strates. On y entend gronder les fantômes de nos histoires. L’humour surgit parfois, le sensible y tremble souvent. Peu à peu, nous descendons dans les souterrains de l’intime. Des failles nous amènent plus loin dans l’obscurité́ où la violence des enfances et des guerres apparait. Les différentes époques s’entremêlent et nous finissons par remonter à toute vitesse à la surface. La fin sera brillante et libératrice.

Nos strates y sont comme des « Ailleurs » dont nous sommes faits. Et ce texte est un hommage aux histoires enfouies, aux êtres, que nous oublions trop souvent. Nos récits sont constitués de vécus réels, nos réalités se transposent, nos intimes deviendront universels. Nous l’espérons. Nos textes sont loin d’être achevés, d’autres étapes d’écriture sont à venir. Ce travail nous place à un tournant de l’histoire de notre compagnie. Les différents temps d’écriture que nous avons traversés nous ont dévoilés les uns aux autres ou à nous même. Nos fragilités partagées ont accentué nos confiances réciproques.

Natacha Räber, Evelyne Torroglosa et Marc Pastor